Le contexte économique dégradé fait craindre une multiplication de plans sociaux, notamment dans de nombreux domaines. Des commissaires chargés du redressement productif prennent actuellement leurs fonctions en région et notamment en Alsace, dans un rôle de veille permanent sur les difficultés rencontrées par les entreprises, avec l’objectif d’éviter la solution ultime de la cessation d’activités.
Un suivi au jour le jour de l’économie locale
Jacques Muller vient de prendre ses fonctions de commissaire au redressement productif pour la région Alsace. Sa responsabilité est grande avec un champ de compétence large qui touche à tous les aspects de l’économie locale et particulièrement concernant les difficultés auxquels sont confrontées les entreprises. La mission est claire, il s’agit d’identifier immédiatement toute société dont la pérennité serait mise en péril avec un risque tangible de licenciements pour les salariés.
Le commissaire a un rôle de facilitateur, il s’agit pour lui de mobiliser les services de l’état pour aider et accompagner les entreprises qui connaissent des périodes troublées. Les contours précis de la fonction restent encore flous, mais Jacques Muller aura obligation de rendre un rapport qui se veut hebdomadaire sur la santé des entreprises dans sa région, tout comme ses autres collègues.
Un dispositif existant, mais renforcé
Le dispositif de vieille existait déjà en région Alsace concernant le suivi de l’activité économique des entreprises, mais celui-ci se voit renforcer avec le commissaire qui précise être doté de moyens conséquents pour mener à bien sa mission. Celui-ci pourra-t-il apporter une aide concrète aux entreprises ? Le commissaire semble être dans un rôle d’informateur privilégié du ministère plutôt que sur un poste véritablement opérationnel.
Jacques Muller aura ainsi l’obligation de se rendre régulièrement dans la capitale parisienne au ministère du redressement productif, pour y rencontrer le ministre Arnaud Montebourg. Une remontée d’information qui permettrait le cas échéant à l’état d’intervenir sur les situations les plus problématiques.
L’idée de subventions directes semble exclue
Des subventions publiques pour les entreprises en difficultés distribuées directement par le commissaire au redressement productif sont exclues pour le moment par le gouvernement. Difficile en effet dans un contexte budgétaire tendu où la rigueur s’impose sur les comptes publics, de se montrer généreux. Jacques Muller pour la région Alsace sera-t-il capable d’endiguer sérieusement une vague de fermetures ? La réponse est encore loin d’être évidente tant que les contours exacts de ces commissariats en régions ne seront pas clairement définis.
Des interrogations persistent
La tâche du ministre Arnaud Montebourg sera rude, entre un déclin déjà amorcé de l’industrie française, et des plans sociaux qui devraient fortement marquer l’actualité des prochains mois sur le front économique. Le gouvernement pourra-t-il se pencher au chevet de toutes les entreprises ? Où seuls certains secteurs spécifiques de l’économie seront concernés par d’éventuelles aides gouvernementales ? Le flou est encore persistant, mais la démarche est louable. L’intensité de la crise économique qui s’annonce sera révélatrice de la pertinence du déploiement des commissaires en région, Jacques Muller pour l’Alsace est déjà installé en préfecture en collaboration avec le préfet.