Devant l’afflux massif de migrants à sa frontière, la chancelière Angela Merkel a fait volte-face et annoncé un renforcement des contrôles aux différents points d’accès à la République fédérale, dont la frontière franco-allemande en Alsace.
Il y a bien longtemps que les itinérants qui passent, chaque jour, la frontière franco-allemande en Alsace n’avaient pas vu un tel déploiement de forces. A croire que la douane disparue en 1995 dans le cadre des accords de Schengen signés dix ans plus tôt par la France, la RFA (République Fédérale d’Allemane), la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, a été reconstituée à la va-vite, sous la pression des peuples.
Cette décision émane de la chancelière Angela Merkel qui, après avoir ouvert en grand les portes de son Etat, a finalement préféré (re)durcir sa politique d’accueil face à l’afflux (pourtant prévisible) de plusieurs dizaines de milliers de migrants, dont une majorité souhaite obtenir le statut de réfugiés politiques, en renforçant le contrôle à ses frontières. Les précautions ne sont pas seulement prises vers le sud, entre la République Tchèque et surtout l’Autriche, sur le route des migrants, mais aussi à l’ouest, à la frontière délimitant l’Alsace et le Land du Bade-Wurtemberg, afin d’anticiper un éventuel détour des migrants refoulés de Hongrie par la Croatie, l’Italie du Nord et la France.
Après l’échec du conseil des 28 ministres de l’Intérieur d el’UE, Angela Merkel et le premier ministre autrichien Werner Faymann réclame la tenue rapide d’un sommet européen afin de s’entendre sur une politique de quotas destinés à répartir l’accueil des migrants dans l’ensemble des Etats membres.
Pour le moment, les négociations bloquent surtout du côté des pays d’Europe de l’Est (Hongrie, République tchèque, Pologne, Slovaquie et Roumanie) qui s’opposent à une prise en charge massive des immigrés.