Le vote des députés européens annulant deux sessions parlementaires à Strasbourg a provoqué la colère du ministre français Laurent Wauquiez.
Mercredi 9 mars 2011, les eurodéputés ont voté à 58% pour l’annulation de deux sessions plénières prévues -conformément aux traités européens- en 2012 et 2013 à Strasbourg, siège du Parlement de l’UE.
L’auteur de cet amendement, le député britannique conservateur Ashley Fox, qui plaide depuis plusieurs mois en faveur d’un regroupement des services européens à Bruxelles afin de limiter les allers-retours entre l’Alsace et la Belgique, s’est attiré les foudres du ministre français des Affaires Européennes Laurent Wauquiez, lequel n’exclue pas de saisir la Cour de Justice de l’UE pour rétablir la règle de droit prévoyant la réunion annuelle de douze sessions parlementaires à Strasbourg.
« Il ne peut pas y avoir de place pour une remise en cause de la légitimité du siège strasbourgeois » a déclaré Laurent Wauquiez, qui a parlé d’une « atteinte inacceptable » à l’équilibre des traités.
2. Astuce
Le problème c’est que l’amendement de Ashley Fox approuvé par la majorité des eurodéputés (58%), ne contourne pas le règlement en ce qu’il prévoit un nouveau découpage hebdomadaire des réunions plénières permettant au Parlement de Strasbourg de conserver, numériquement, ses douze sessions annuelles en 2012 et 2013 ; malgré le transfert vers Bruxelles d’une séance par an, en septembre.
Rappelons qu’une autre eurodéputé britannique Edward McMillan Scott, chantre d’une concentration des services de l’UE à Bruxelles, avait récemment démontré que les incessants va-et-vient entre Strasbourg et la Belgique généreraient une dépense annuelle de 180 millions d’euros.
Pour étayer son propos, l´élu libéral britannique avait pointé les insuffisances de la métropole alsacienne par rapport à Bruxelles en matière d’accessibilité aérienne et d’infrastructures hôtelières.