L’entreprise strasbourgeoise Sita investit dans un bio-conditionneur, un nouvel équipement qui permettra de transformer en méthane les déchets provenant des industries et des hypermarchés, voués jusqu’ici à l’incinération ou à l’enfouissement. Expérimenté en Alsace, ce nouveau mode de traitement des déchets constituera une grande première en France.
Lancé par l’entreprise Sita, filiale de Suez-Environnement, l’unique exemplaire français de bio-conditionneur, sera mis en service dès le mois de juin en Alsace.
Il va matérialiser un investissement de 1,2 millions d’euros, financé à 20% par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Ce bio-conditionneur va inaugurer en France un système de traitement des déchets déjà largement utilisé en Allemagne et en Suisse où les contraintes en termes de recyclages sont plus anciennes que les nôtres.
Concrètement, ce nouvel équipement sera apte à broyer les rebuts de l’industrie agroalimentaire (fruits, légumes, viandes, yaourts périmés) qu’il restituera sous la forme d’une pâte vouée à la méthanisation (ou décomposition organique).
En revanche, les emballages, qui seront désormais traités à part et dont le tri représentera 10% du tonnage global, seront toujours destinés à l’incinération.
A l’autre bout de la chaîne de traitement, le substrat, qui sera « méthanisé » en Allemagne puis en Alsace, pourra ensuite être réutilisé sous forme d’énergie renouvelable (biogaz), voire de fertilisant lorsque le « digestat » (résidus obtenu après méthanisation) sera mélangé au lisier agricole.
Le bio-conditionneur strasbourgeois sera doté d’une capacité annuelle de traitement de 12 000 tonnes de déchets organiques, voire de 24 000 tonnes si les horaires de fonctionnement sont doublés. Un rendement qui devrait s’avérer suffisant quand on sait que la production alsacienne de déchets organique se quantifie à près de 30.000 tonnes par an.
Un hypermarché (selon sa taille) en produit à lui seul de 600 à 2 000 tonnes.