Le délégué interministériel à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, François Rol-Tanguy, a dû rebrousser chemin aujourd’hui devant l’hostilité des salariés du site qu’il était venu rencontrer sur place.
La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), promise par François Hollande, ne se fera pas sans éclats.
Environ 200 salariés du site l’ont prouvé aujourd’hui en montant un comité d’accueil hostile qui a contraint François Rol-Tanguy, tout juste nommé délégué interministériel à la fermeture de l’entreprise, a faire marche arrière alors qu’il était rendu sur place pour établir avec eux « une première tentative de dialogue ».
Fermeture de Fessenheim en 2016
De l’aveu même de la CGT, « l’assemblée générale du personnel » qui s’est déroulée le matin même sur le site, a « décidé que François Rol-Tanguy ne devait pas rentrer parce qu’on n’a pas besoin de liquidateur ». Autant dire que l’affaire était, dès le départ, entendue et pliée.
Rappelons que le président de la République François Hollande a annoncé, en septembre dernier, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim pour fin 2016.
Il s’agit de la plus ancienne unité nucléaire en activité sur le territoire français. Ses opposants, qui s’appuient sur l’exemple de la catastrophe de Fukushima au Japon, avancent le fait qu’elle est située sur une zone sismique et qu’elle est exposée à un danger d’inondation en cas de secousse majeure.
La centrale de Fessenheim présent-elle un risque ?
700 salariés EDF et 200 prestataires travaillent directement ou indirectement avec le centrale nucléaire de Fessenheim. Depuis trente ans, la centrale a produit plus de 320 milliards de KWh, soit les deux-tiers de la production d’électricité en Alsace.
En 2011, l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait, au terme de son expertise décennale, émis un avis favorable à la poursuite de l’exploitation de la centrale pour dix années de plus.
Pour mémoire, précisons que le programme de François Hollande prévoit une réduction de 75% à 50% la part du nucléaire en France d’ici à 2025.