Enterrée en octobre dernier, l’écotaxe sur les poids-lourds va renaître en Alsace et en Lorraine pour réguler le trafic transfrontalier.
C’est l’annonce forte faite par François Hollande à l’issue de sa visite sur l’ancien site métallurgique de Florange (Moselle) : l’écotaxe, suspendue sine die par le gouvernement en octobre dernier pour éviter un nouveau bras de fer avec les transporteurs, va renaître de ses cendres en Alsace et en Lorraine, deux régions favorables à la mesure. Pourquoi ? Parce qu’elles sont proches de l’Allemagne où un dispositif écotaxe, la LKW-Maut, a été instauré dès 2005, ce qui a détourné une partie du trafic européen sur leurs territoires respectifs.
Pour réguler ce flux sur l’axe nord-sud alsacien, les élus locaux n’étaient pas contre la mise en place de l’écotaxe qui devait frapper les poids-lourds de plus de 3,5 tonnes, un système beaucoup plus restrictif qu’en Allemagne où seuls les camions de plus de douze tonnes sont concernés. Outre-Rhin, cet impôt rapporte tout de même 4 milliards d’euros dans les caisses fédérales, soit 4 fois que la recette envisagée en France.
En octobre, le contrat avec la société Ecomouv’ qui devait s’occuper de la collecte fiscale avait été rompu, ce qui revenait à enterrer l’écotaxe dont la mise en œuvre avait pourtant préalablement nécessité l’installation de 173 bornes et portiques routiers sur l’ensemble du réseau national, un investissement d’un milliard d’euros.
En Alsace, les fameux portiques sont toujours debout et pourraient enfin servir dans les prochains mois : «On fera une expérimentation si les élus locaux en décident et si elle est compatible avec nos engagements européens » a annoncé François Hollande dans les colonnes du Républicain Lorrain.
Le président du conseil régional d’Alsace Philippe Richert ne serait pas contre, mais demande tout de même « à réfléchir », doutant de l’opportunité de lancer un nouvel impôt « alors que l’ensemble du pays est en crise, que nos transporteurs sont dans une situation délicate ».