Géré par le groupe suisse Petroplus, la raffinerie de Reichstett (Bas-Rhin) fermera en 2011. 250 emplois disparaîtront avec elle. Le maire de la commune soutient, documents financiers à l’appui, que le site était rentable.
Pendant le conflit sur les retraites et en pleine période de pénurie d’essence, le groupe suisse Petroplus avait annoncé, le jeudi 21 octobre 2010, sa décision de fermer la raffinerie de Reichstett, près de Strasbourg, pour en faire, à l’horizon 2011 un dépôt de stockage et d’expédition.
La disparition du site, que Petroplus avait racheté à Shell en 2008, entraînera la suppression de 253 postes, quinze seulement étant maintenus pour faire tourner la nouvelle activité.
La direction de Petroplus avait justifié ce plan par le manque de rentabilité du site engendré, selon elle, par la baisse de la consommation du carburant sur le continent européen, un déséquilibre à l’origine d’une perte de près de 111 millions d’euros dans les comptes du groupe suisse.
Un argument que balaye d’un revers de main Georges Schuler, le maire UMP de Reichshtett.
2. Bénéfices ?
Dans un communiqué, l’élu avance que les comptes de l’entreprise étaient dans le vert en 2009, Petroplus Raffinage Reichstett (PRR), entité juridique dont dépend la raffinerie, ayant enregistré un bénéfice net de 254 000 euros cette année là (après un bénéfice de 3,1 millions en 2008).
De son côté, Petroplus ne dément pas les bénéfices mais affirme que ce résultat positif « ne reflète pas la rentabilité réelle », PPR n’assurant qu’une prestation de raffinage au groupe suisse qui achète ensuite le pétrole pour le distribuer et le commercialiser.
Rappelons que cette polémique survient dans un contexte tendu créé par le dossier Molex en Haute-Garonne, et quelques jours après l’annonce d’un projet de loi visant à interdire les entreprises bénéficiaires de recevoir des aides publiques afin de financer leurs plans de licenciements.