Un salarié employé par France Télécom dans la banlieue de Strasbourg s’est tiré une balle dans la tête le 8 mars dernier à son domicile. Dans une lettre, l’homme a clairement mis en cause son entreprise et ses conditions de travail. Une enquête a été ouverte.
Encore un drame social dans une entreprise française. Après les deux suicides survenus en moins de dix jours à La Poste, les syndicats de France-Telecom-Orange viennent d’annoncer la mort d’un salarié de 58 ans, employé dans l’agence de Schiltigheim, près de Strasbourg.
Il dénonce son entreprise
Le 8 mars dernier, l’homme a mis fin à ses jours à son domicile en se tirant une balle dans la tête. Mais ce qui rend cette affaire publique, c’est le contenu d’une lettre qu’il a laissée : selon les syndicats, il y pointe « la responsabilité de l’entreprise dans son geste désespéré » en raison de conditions de travail dégradées et d’un climat professionnel empreint selon « de suspicion et de défiance ».
Selon les syndicats de l’entreprise, ce salarié, qui s’apprêtait à partir en pré-retraite, se plaignait de la mise en place d’un programme de géolocalisation et d’un nouveau système gérant automatiquement son plan de travail. Le tout avec un effectif réduit et sans aucune perspective de renouvellement.
Cellule psychologique
Après avoir fait publiquement de sa « tristesse » et de son « émotion », la direction de France Télécom-Orange a autorisé la tenue extraordinaire d’une réunion du CHSCT au cours de laquelle «il a été décidé le principe d’une enquête pour étudier les circonstances du drame». Une cellule psychologique a également été mise en place.
Rappelons que France Télécom avait été confronté entre 2009 et 2010 à une vague d’une quarantaine de suicides. Des mesures ont été prises l’an dernier pour mettre fin à cette douloureuse crise sociale dans ses effectifs.