Le gouvernement allemand réclame la fermeture rapide de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). En France, l’ASN rétorque que la structure répond à toutes les normes de sûreté.
Tout est parti d’une enquête publiée par le titre allemand Süddeutsche Zeitung affirmant que la panne survenue en 2014 dans la centrale alsacienne de Fessenheim (Haut-Rhin) était « plus grave qu’on ne le pensait » et n’avait pas été jugée correctement à l’échelle des évènements nucléaires. La ministre de l’Ecologie allemande Barbara Hendricks a aussitôt pris la balle au bond et réclamé une fermeture du site « le plus vite possible », réitérant les propos qu’elle a précédemment tenus, au nom des populations transfrontalières germaniques, dans une lettre adressée à son homologue française Ségolène Royal .
Cette prise de position diplomatique s’inscrit dans un contexte tendu pour la filière électronucléaire française visée par une plainte déposée par Genève « contre le « danger » des installations du Bugey (Ain), suivie d’une montée au créneau des écologistes allemands contre la centrale de Cattenom (Moselle) dont les conditions de sécurité ne répondraient pas, selon un rapport, aux nouvelles normes européennes promulguées après l’accident de Fukushima.
En janvier dernier, François Hollande avait confirmé son engagement présidentiel de fermer Fessenheim, en raison de son ancienneté (38 ans) qui en fait plus vieille centrale nucléaire française, à cause également de sa situation géographique particulière sur une zone sismique. Début 2015, le Chef de l’Etat français avait fixé une échéance à 2017, date qui devrait correspondre à la mise en service du nouvel EPR de Flamanville.
Ce vendredi, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a réagi aux propos de la ministre allemande. Selon Sophie Letournel, chef de la division de Strasbourg de l’ASN, il n’y pas lieu, aujourd’hui, du point de vue de la stricte « sûreté nucléaire, de fermer la centrale de Fessenheim ».