EDF réclamerait près de 8 milliards d’euros pour dédommager la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Une facture deux fois plus élevée que prévu.
Fessenheim fermera-t-elle fin 2016, comme s’y est engagé François Hollande ? L’importance de la facture liée au démantèlement du site nucléaire, le plus ancien de France (1978), pourrait remettre en cause ce calendrier.
Selon le JDD, EDF, qui gère la centrale, chiffrerait le coût de l’opération entre 5 et 8 milliards d’euros, bien au-dessus de la première estimation (environ 2,5 milliards) sur laquelle le gouvernement fonde son projet de fermeture fixé fin 2016.
L’hebdomadaire français cite des sources proches de l’entreprise disant que cette dernière « s’engage certes à respecter la loi et à arrêter l’exploitation de Fessenheim si on l’y oblige. Mais l’État devra en payer le prix fort ».
Pourquoi ? Parce qu’avec un bénéfice de 400 millions d’euros par an, les deux réacteurs de la centrale sont, malgré leur âge, encore très rentables.
Exploitation prolongée jusqu’en 2022 ?
Leur arrêt devra donc, selon EDF, donner lieu à une indemnisation proportionnelle à leur potentiel et à leur durée de vie qu’EDF estime à 20 ans. Un argumentaire renforcé par le feu vert accordé la semaine dernière par l’Autorité de Sûreté Nucléaire à EDF autorisant une exploitation de la centrale jusqu’en 2022.
Rappelons que la fermeture de Fessenheim sera inscrite dans la loi sur la transition énergétique qui sera voté en 2014. Elle prévoit une réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire à l’horizon 2025.
Le centrale alsacienne fait travailler 700 salariés EDF et 200 prestataires externes.. 320 milliards KWh d’électricité sont sortis de l’usine ces 30 dernières années, soit les deux-tiers de la production d’électricité en Alsace.