Selon une projection de l’Insee, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, qui rayonne bien au-delà de son département (Bas-Rhin), pourrait impacter jusqu’à 2 000 emplois en Alsace.
Comme François Hollande l’avait promis durant la campagne présidentielle, le site de Fessenheim (Bas-Rhin), la plus vieille unité du parc électronucléaire français (1978), sera démantelé à partir de 2016. Les raisons invoquées à l’époque pour justifier cette décision, lourde de conséquences pour l’emploi en Alsace, tenaient à l’ancienneté de la structure et à la situation particulière de son implantation sur une zone sismique, argumentaire étayé par la catastrophe nucléaire survenue un an plus tôt à Fukushima (Japon). L’UMP dénonçait, de son côté, une opération politique du PS visant à donner des gages aux écologistes avant les élections législatives de juin 2012.
5 000 personnes dépendent de la centrale
Bref, au-delà de toutes ces considérations, la fermeture de Fessenheim aura un coût social. Le site fait encore travailler (directement) plus de 500 agents EDF, dont 30% de cadres et 60% de techniciens et contremaîtres. Plusieurs dizaines de prestataires interviennent également sur le site. Mais son rayonnement économique dépasse largement ce périmètre : « Au total, pour la région, l’existence de 1 900 emplois et les revenus de 5 000 personnes dépendent de la centrale » écrit l’Insee dans une étude d’impact.
Dans le détail, l’Institut comptabilise « 510 personnes qui travaillaient au sein d’entreprises sous-traitantes de Fessenheim, et encore 550 emplois induits par la consommation des ménages de ces salariés ». 35% des 2 300 habitants de Fessenheim travaillent pour ou grâce à la centrale. Mais 75% des actifs présents dans le bassin « travaillent ailleurs: à Colmar, Mulhouse ou Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne ».