Le nouveau retard annoncé dans la mise en service du réacteur nucléaire de Flamanville (Manche) entraîne le report de la fermeture de la centrale de Fessenheim (Bas-Rhin) qui devait lui être concomitante.
L’avenir de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace) avait cristallisé les passions lors de la campagne présidentielle de 2012. C’était un an après l’accident de Fukushima (Japon) qui avait relancé le débat sur la dangerosité de certains sites atomiques, mal entretenus et exposés, en raison de leur situation géographique, à des risques de fuite. Dans cet élan émotionnel, le candidat Hollande s’était prononcé en faveur d’une fermeture centrale alsacienne, la plus vieille du parc électronucléaire français (1978) et installée, de surcroît, dans le rayon d’une zone potentiellement sismique.
En 2015, la loi de transition énergétique plafonnait à 64,85 GW la capacité de production nucléaire sur le territoire français. Une règle qui suspendait le sort de Fessenheim à la mise en service de l’EPR de Flamanville (Normandie), sans cesse différent et repoussant d’autant la fermeture du site alsacien d’abord programmée en 2016 puis en 2017. Finalement, il faudra attendre l’année suivante : c’est ce qu’a annoncé, ce mardi 8 septembre, la ministre de l’Ecologie, soulignant que « Flamanville ouvrira d’ici à 2018 » et donc que « Fessenheim devra fermer » cette année-là.
Interrogé sur les 5 milliards d’euros d’indemnités qu’EDF seraient, semble-t-il, en droit réclamer à l’Etat au titre de la fermeture de la centrale, la ministre a jugé ce chiffre «sans fondement», et d’ajouter qu’«aucune évaluation» n’a été réalisée à ce jour.
L’opérateur français EDF, qui gère l’ensemble des sites électronucléaires français, a annoncé la semaine dernière le report au quatrième trimestre 2018 du démarrage de l’EPR de Flamanville (Manche), après que anomalies techniques ont été décelés ces derniers mois.