L’arrivée de la grande vitesse ferroviaire en 2007 a donc été fatale à la liaison aérienne d’Air France entre Strasbourg et l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle. La compagnie acheminera désormais ces passagers sur des trains à grande vitesse, qui opéreront sous son code.
Le TGV, un concurrent trop fort
Air France était à la peine face à la concurrence du TGV sur sa liaison intérieure aérienne entre Strasbourg et Paris Roisy-Charles-de-Gaulle. (CDG) Les vols quotidiens seront définitivement supprimés à compter du 8 décembre 2012 pour se voir substituer par 4 liaisons ferroviaires en TGV vers la gare de l’aéroport CDG. Le responsable de cette fermeture : le TGV Est, qui a fait un tort fatal à Air France sur cette liaison. Les avantages du TGV sont nombreux, entre une liaison qui peut se faire plus rapide que l’avion en l’absence de formalités d’enregistrement et un confort notamment parfaitement adapté aux exigences la clientèle professionnelle et de hautes contributions. (Habitué aux classes privilégiées en avion)
Alors qu’Air France a enregistré une déperdition de 30 % de sa clientèle sur cette ligne depuis 2007, pour une ligne qui affichait les plus lourdes pertes sur le réseau intérieur. (Environ 10 millions d’euros en 2011) Intenable pour Air France, qui se résout à la domination du rail, de surcroit alors qu’à l’horizon 2016, le temps de parcours en TGV entre Strasbourg et Paris passera sous la barre des deux heures.
Un partenariat avec la SNCF
La compagnie s’est donc résolue à établir un partenariat avec la SNCF pour faire circuler des TGV sous son propre code. Air France n’abandonne pas une ville stratégique comme Strasbourg avec un partenariat qui lui permet même d’ajouter une liaison supplémentaire comparativement à sa ligne aérienne. (3 vols quotidiens actuellement contre 4 liaisons ferroviaires en décembre) Les clients d’Air France seront acheminés en tout confort vers l’aéroport parisien, avec un enregistrement des bagages à l’aéroport à un comptoir dédié ainsi qu’un accueil qui sera assuré par du personnel de la compagnie.
Un accord de ce type avait déjà été conclu en ce qui concerne la liaison entre Bruxelles et Paris, qu’Air France a abandonnée au profit d’un acheminement ferroviaire depuis 2001.
Strasbourg, incontournable
Air France ne pouvait pas se permettre d’abandonner purement et simplement toute implantation sur Strasbourg. La ville est bien trop incontournable, la liaison aérienne enregistrant, malgré ses déboires, 100 000 passagers quotidiens. Parmi ceux-ci, des voyageurs à destination des Antilles ou de vols internationaux avec des passagers privilégiant notamment la classe Affaires, forte contributrice à la rentabilité de la compagnie.
Il était donc impensable d’abandonner cette clientèle qui devra désormais se rendre en gare de Strasbourg pour une prendre leur correspondance aérienne à partir de CDG. Néanmoins, les vols entre Strasbourg et Paris-Orly, un aéroport plus difficile d’accès en liaison directe ferroviaire, sont maintenus à hauteur de 6 liaisons régulières. Air France profite de cette fermeture pour renforcer des liaisons rentables depuis Strasbourg, avec plus de vols entre Toulouse et Nice ainsi que l’ouverture de nouvelles lignes moyen-courrier, par exemple sur la capitale italienne.